Comment lire plus quand on n'a pas le temps ?
#07 - Augmenter son temps de lecture oui, mais pas n'importe comment
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé.
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
Merci à vous, qui suivez mes aventures chaque semaine 🙂
Comment j’ai plus que doublé mon temps de lecture ces dernières années
Précision importante : tout en ayant quand même une vie à côté.
Je pense que personne n’a échappé à la campagne de promotion au bazooka du dernier roman de Joël Dicker, Un animal sauvage. Télé, podcasts, journaux, réseaux sociaux, c’est bien simple, l’auteur est partout (comme quoi ça paye de monter sa propre maison d’édition et d’être responsable de sa propre communication quand on est un écrivain à succès !).
J’aime beaucoup les romans américains de Joël Dicker, forcément, vu que le mien se passe aux États-Unis aussi, mais je ne connais pas vraiment l’auteur. J’ai donc profité de la sortie de son nouveau livre (que j’ai acheté au passage) pour écouter le podcast InPower, où il est l’invité de Louise Aubéry.
Dans cet épisode (que je n’ai pas trouvé transcendant, mais ce n’est pas le sujet), Joël Dicker nous parle de l’importance de la lecture pour notre cerveau, et nous donne quelques petites astuces pour lire plus.
Notre société valorise la productivité. Il faut faire toujours plus, être toujours plus. J’ai personnellement du mal avec cette philosophie. Alors pourquoi est-ce que je devrais l’appliquer à tous les aspects de ma vie, y compris la lecture ?
Lire, c’est bon pour la santé
Lire, c’est d’abord bon pour notre cerveau.
Quand notre attention est tellement sollicitée qu’on ne sait plus où donner de la tête, faire une activité qui demande de la concentration est paradoxalement reposant. 20 minutes par jour suffiraient pour diminuer le stress, l’anxiété, et améliorer ses fonctions cognitives.
Lire, c’est indispensable pour écrire
Si en général, c’est la lecture qui amène à l’écriture, il est impossible d’écrire de la fiction sans continuer à en lire (et ce n’est pas Stephen King qui dirait le contraire).
Je n’ai d’ailleurs jamais autant lu que depuis que je me suis mise à écrire. Quels sont les débuts de romans qui fonctionnent ? Comment tel auteur rédige-t-il les interrogatoires ? Comment évolue le rythme une fois que le climax est passé ? Bref, tout est à portée de main.
En théorie, on est donc tous en train de lire plein de livres, et la vie est belle.
Sauf que, bien sûr, en vrai, on a de moins en moins le temps.
Alors, comment fait-on pour lire un peu plus sans devenir ermite ?
Mon top 10 des conseils pour lire plus de livres
Les 3 premiers conseils sont donnés par Joël Dicker himself dans le podcast.
1. Toujours avoir un livre sur soi
Il est plus facile d’installer une nouvelle habitude quand on a peu d’effort à faire.
Si on veut lire plus et plus souvent, emporter un livre partout avec soi est le meilleur moyen de s’en servir pendant tous les temps morts de la journée : dans les salles d’attente, dans le métro, voire même à la caisse le samedi après-midi.
Si on n’a pas la place de prendre un livre physique ou une liseuse, on peut en télécharger un sur notre téléphone. Ce n’est pas forcément optimal, mais ça dépanne. Et je vois de plus en plus de gens qui lisent sur leur smartphone.
2. Faire des sessions courtes
Si on n’a pas l’habitude de lire et qu’on se dit : tiens, si je bloquais toute une soirée pour ne faire que ça ? C’est un peu comme si on commençait un marathon alors qu’on n’a jamais couru plus de deux kilomètres à la suite.
Personnellement, j’aime bien faire des sessions de 15 minutes dans la journée pour faire des pauses. Mine de rien à la fin de la journée, on peut ajouter une heure ou plus au compteur.
3. Éteindre son téléphone portable
Le défi de Joël Dicker pour ceux qui prennent les transports en commun : pendant 15 jours, éteindre son téléphone et lire un livre pendant un trajet sur deux.
Le smartphone, meilleure et pire invention de ces quinze dernières années. Ce n’est parfois pas possible de s’en passer, mais il existe tout un tas d’astuces pour en limiter l’usage. Désactiver les notifications, limiter le temps passé sur certaines applications, c’est souvent suffisant pour se concentrer plus facilement.
4. Investir dans une liseuse
Ici, je parle d’une astuce qui a marché pour moi. Je comprends que certaines personnes n’aiment pas du tout ce support de lecture, alors si c’est votre cas, vous pouvez passer directement au conseil suivant (voire celui d’après !).
Il y a une dizaine d’années, j’ai investi dans une liseuse pour plusieurs raisons :
Je lis toujours plusieurs livres en même temps, et je n’avais pas la place de tous les emporter en vacances.
J’aime lire de gros pavés dans mon lit, mais c’est compliqué parce que ça me donne mal aux mains et aux yeux.
J’ai trop de bordel chez moi, mes bibliothèques sont pleines à craquer.
J’adore les longues séries, mais je n’ai pas envie d’acheter 18 tomes à presque 15 € chacun.
Et je ne regrette absolument pas !
Quel plaisir de pouvoir emporter ma bibliothèque partout avec moi ! Cela dit, je lis toujours sur papier bien sûr, mais je n’achète que les romans que je suis sûre d’aimer, et pour avoir de beaux livres chez moi quand même. Je me pose moins la question d’acheter un livre quand je le vois en promo 1,99 € ou dans l’abonnement Kindle, j’ai d’ailleurs découvert de super auteurs de cette manière (notamment J.D. Kirk et J.M. Dalgliesh).
5. Se mettre aux livres audio
C’est LE truc qui m’a permis de doubler le nombre de livres lus chaque année.
Alors oui, certains considèrent qu’écouter ce n’est pas la même chose que lire, mais pour ceux qui hésitent encore, une étude a démontré que quand on lit un livre ou qu’on écoute une histoire, ce sont les mêmes zones du cerveau qui sont activées.
Mais au-delà de l’aspect scientifique, j’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires (de meurtres certes, mais des histoires quand même).
Le livre audio, c’est tellement génial quand on a de longs trajets, qu’on conduise ou non (je souffre malheureusement d’un mal des transports particulièrement sévère, train et avion compris, je ne peux donc rien lire dans un truc qui bouge). Mais surtout, c’est devenu un soutien psychologique indispensable pour toute corvée : ménage, cuisine, passer la tondeuse, etc. Vous n’imaginez pas le nombre d’heures d’écoute que ça représente sur une année.
Pour preuve, petit aperçu de mes stats depuis 2016 :
Par contre, je ne peux pas tout écouter en format audio. Par exemple, tout ce qui est littérature blanche ou livre avec de longues descriptions ou des dizaines de personnages aux noms qui se ressemblent, impossible.
Ce qui marche le mieux pour moi : le polar et la non-fiction.
6. Lire ce qu’on a envie de lire
S’il y a bien une phrase que j’entends souvent, c’est : “La lecture ce n’est pas pour moi depuis qu’on m’a obligé à lire Germinal / Le père Goriot / Madame Bovary / X / rayez la mention inutile.”
Aujourd’hui, avec l’explosion de la littérature de genre (notamment grâce aux réseaux sociaux), on ne se cache plus pour lire ce qui a longtemps été considéré comme de la sous-littérature. Le polar, la romance, la fantasy, le YA, il y en a pour tous les goûts.
7. Lire des livres courts, des romans graphiques
Qui a dit que lire c’était forcément lire des pavés ? Si on veut se remettre à la lecture, rien de tel que de commencer par des formats courts : nouvelles, BD, romans graphiques, mangas… ça compte !
8. Ne pas se forcer à terminer un livre pour en commencer un autre
Et ne pas se forcer à terminer un livre tout court s’il ne nous plaît pas. La vie est trop courte pour lire des livres qu’on n’aime pas.
J’aime beaucoup lire plusieurs romans en même temps, j’ai l’impression que ça stimule mon attention. Et au final, il y en a très peu que j’abandonne.
9. Faire partie d’un comité de lecture ou d’un jury littéraire
Ce conseil va un peu à l’encontre du point 6, puisque le principe d’un jury littéraire, c’est justement de lire une sélection de livres qu’on n’a pas forcément choisis. Mais si on a l’occasion, c’est une bonne manière de lire plus de livres.
J’ai fait partie pendant plusieurs années du comité de lecture pour le Prix des 5 Continents de la Francophonie, et j’ai vraiment lu dans tous les genres, de la curiosité littéraire (pas toujours heureuse, il faut bien le dire) à la saga historique.
Depuis 2 ans, je suis dans un jury pour l’attribution d’un prix décerné par la commune de mon enfance, et cette année on avait 12 livres à lire entre novembre et fin février. Une bonne manière de découvrir de nouveaux auteurs (et de les rencontrer !).
10. Faire des lectures communes ou des challenges
La lecture est un loisir solitaire.
Faux, vous diront tous les participants aux challenges et clubs de lecture en tous genres, virtuels ou non. Et rien de tel que de faire partie d’une communauté pour se motiver !
Vous trouverez plein de challenges sur les réseaux sociaux, et c’est grâce à Instagram que j’ai découvert celui des Louves du Polar. Le but est de lire et de mettre en avant les autrices francophones de romans à suspense, pendant tout le mois de mars. C’est une excellente initiative parce qu’à ma grande honte, je connais très peu le polar francophone féminin.
J’ai vu qu’il existe aussi des applications de lecture commune si on choisit de lire avec un groupe plus restreint.
Bonus. Ne pas se mettre de pression
Honnêtement, avant d’ouvrir mon compte sur les réseaux sociaux en fin d’année dernière, je pensais être une grosse lectrice. Mais alors, quand j’ai découvert la folie bookstagram… j’ai vu ce que ça veut dire que de lire beaucoup.
Mais ce n’est pas un concours, à la fin, on n’a pas de médaille parce qu’on a lu plus que le voisin.
Chacun sa vie. Chacun son rythme. Alors même si on veut lire plus de livres pour plein de raisons, il faut que cela reste un plaisir. On évite de se mettre la pression, sinon gare à la panne de lecture !
Lu, vu, entendu
Chaque semaine, je vous fais un petit récapitulatif de ce qui m’a interpellée ou que j’ai trouvé intéressant. Je vous donne aussi ma liste de lecture, qui n’est pas uniquement composée de polars.
Mon principal objectif cette semaine était de terminer mes lectures en cours, et au final, je n’ai pas vraiment eu beaucoup de temps pour lire ou écouter des podcasts, à part celui avec Joël Dicker mentionné plus haut.
Parce que cette semaine, c’était aussi la date limite pour un certain nombre de concours de nouvelles. Ce qui signifie pas mal de relecture et de corrections (et encore merci à mon correcteur préféré qui lit cette newsletter), évidemment à la dernière minute, parce qu’on aime tellement tout faire au dernier moment 😅
Et comme il s’agit de ma première participation à un concours d’écriture (à part un concours de poésie il y a bien longtemps), la victoire pour moi, quel que soit le résultat, c’est d’avoir terminé deux textes à temps, et de les avoir envoyés. Qui sait, l’un deviendra peut-être un bonus de ma future série (rien ne se perd, tout se recycle) ?
Livres & livres audio
Ceci dit, je veux quand même terminer les 2 livres suivants ce weekend :
Belle surprise que ce roman ! Une déambulation dans un village comme prétexte à des réflexions sur la littérature, le temps qui passe, ou les coïncidences de la vie. C’est nostalgique et très beau.
C’est le récit d’une rencontre entre un homme et une femme une nuit d’automne à Paris. L’originalité est qu’on a successivement le point de vue des deux protagonistes.
Pour l’instant, j’en suis à la partie racontée par la femme et je n’accroche pas, ni à l’écriture ni au personnage que je trouve très pénible 😅 (rendez-moi mes polars svp). Alors celui-là, je ne peux pas l’abandonner parce qu’il fait partie d’une sélection pour un comité de lecture, mais j’espère que je vais être agréablement surprise par la seconde partie du récit (je n’y crois pas une seconde).
Et qui dit premier mars, dit début du challenge de lecture des Louves du Polar !
La semaine prochaine, je reviens avec mes premiers retours, et un autre roman graphique sublime.
Stay tuned!
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
Je découvre cette newsletter un peu en retard mais je partage totalement ces points. Même si je suggère de miser sur « la qualité » de ce qu’on lit plus que la quantité aussi. Les courses au nombre de livres lus sur Insta font sourire.
Si on relit trois fois dans l’année la recherche du temps perdu, on n’aura lu qu’un roman mais o combien instructif. Ça compte aussi 😌
J'ai souri à la référence des bronzé, j'avais la voix dans la tête 😆
Félicitation pour avoir envoyé tes nouvelles à des concours. Pour l'avoir pas mal fait par le passé, je susi complètement en phase avec ce que tu ressens maintenant, cette espèce de fierté d'avoir déjà sauté ce cap là. Ensuite, viendra l'envie d'être sélectionnée, forcément, ahah.
Et pour revenir à ton dernier conseil pour lire plus, les challenges de lecture et lectures commune, il y en a justement un qui m'a fait passé à la vitesse supérieure, même si je suis toujours à un petit niveau de lecture comparé à la masse de bookstagrammeur·s et boktokeur·ses, c'est Le Jeu des Dix Familles organisé sur HPF qui est animé sur un forum ici : https://www.herosdepapierfroisse.fr/forum/viewtopic.php?f=171&t=15505. De quoi vraiment échanger sur les lectures, si on en a envie, et se challenger (ou non) dans les genres à lire.