Escapade dans un salon littéraire
#30 - J'adore les salons du livre. Mais est-ce que c'est indispensable d'en faire quand on est un auteur auto-édité inconnu ?
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé. Et c’est bientôt la fin !
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
Merci à vous, qui suivez mes aventures chaque semaine 🙂 et bonjour aux nouveaux venus !
Le weekend dernier, je suis rentrée dans le département (et le village) de mon enfance, pour assister au Salon du livre et à la remise d’un prix littéraire. C’est déjà la troisième édition du prix, et comme je fais partie du jury, c’est toujours un bon moment à passer.
Pendant cette journée, je me suis demandé ce que ça ferait de participer à un salon, et si c’est quelque chose que je pourrais éventuellement considérer dans le futur, quand mon livre sera publié.
Déambulation au Salon du livre de Marmanhac (15)
Déjà, il faut quand même bien dire que le lieu a vraiment la classe : il s’agit du château de Sédaiges, dans le Cantal (un des plus beaux départements de France, avec le Finistère bien sûr 😇).
Le salon est organisé par la librairie Point-Virgule, incontournable à Aurillac pour tous les amoureux de la littérature, et il attire de nombreux auteurs de la région et de la France entière. Les auteurs auto-édités sont les bienvenus, même s’ils sont peu nombreux (je ne sais pas s’il y en avait cette année).
Un prix littéraire national
Depuis 2022, le jour du salon, un prix littéraire organisé par l’association Le Livre au château est remis à une autrice ou un auteur de langue française, pour un roman publié dans l’année en cours ou la précédente.
Les lauréats des éditions passées étaient :
Et cette année, c’est le roman de Clara Arnaud, Et Vous passerez comme des vents fous, qui a été sélectionné.
Si vous ne l’avez pas lu, bien évidemment, je vous le conseille !
Nous avons eu le grand plaisir d’accueillir Clara Arnaud et d’avoir pu échanger avec elle (sa vie est absolument incroyable, elle a voyagé seule partout dans le monde à pied, à vélo, à cheval).
C’était vraiment une bonne journée, comme mes achats peuvent l’attester 👇
Butin de la journée
Le récit de son voyage à cheval en Arménie et en Géorgie.
On part cette fois en Amérique centrale avec un roman qui met en scène les enjeux politiques et écologiques d’une petite communauté.
Un livre qui mêle thriller et nature writing dans les îles du Grand Nord canadien. Moi qui aime le froid et ce genre littéraire, je devrais adorer.
Inspiré de l’histoire du père de l’autrice, un road trip de la Yougoslavie vers la France à travers des pays qui ont bien changé. Ce livre est publié par les toutes jeunes éditions aurillacoises Contreforme.
Histoire de continuer mon exploration du true crime américain, j’ai trouvé ces deux romans :
Un fait divers horrible qui a secoué la communauté amish en Pennsylvanie.
Un huis clos sur l’île qui a servi de cimetière, de pénitencier, d’asile de fous et de stockage de missiles antiaériens, au large de New York.
Et on termine avec deux livres de photographies, histoire de se rappeler que c’est beau le Cantal quand on vit dans un coin super moche :
Quelque part dans le Cantal, photographies de Pierre Soissons
Cantal au sommet, sur un plateau, à l’intérieur, Marie-Hélène Lafon et Pierre Soissons
C’est la mythique Marie-Hélène Lafon, Cantalienne d’origine, qui a écrit le texte de ce magnifique livre de photographies.
Quelques réflexions
Pour avoir été dans des salons du livre très différents, de la fête locale où il n’y a personne à l’événement ultra médiatisé avec la foule en délire, je ne peux que me poser la question de l’intérêt pour mon moi futur (autrice auto-éditée d’un unique roman) d’y participer.
Pour les auteurs publiés par une maison d’édition, c’est elle qui gère (du moins, c’est ce que j’imagine, dites-moi si je me trompe). L’auteur se déplace, signe ses livres, et il peut rentrer chez lui le soir avec le sentiment du devoir accompli.
Mais pour les auto-édités, ça se passe comment ?
Si j’ai choisi de favoriser l’auto-édition en format numérique, c’est justement parce que je ne veux pas avoir à assurer cette logistique très lourde des salons :
Faire imprimer un certain nombre d’exemplaires - très - en avance (combien ? Et si j’en ai trop ? Ou pire, pas assez ?).
Les transporter avec moi (du coup, trajet en voiture obligatoire).
Réfléchir au moyen de paiement si on doit s’en occuper (comment est-ce qu’on tient une caisse ? Et s’il n’y a pas de réseau - comme ce weekend, et en plus je n’avais pas de chéquier et le premier distributeur est à 8 km 🤡 - comment je fais avec les gens qui ne peuvent pas payer par CB ? Il faut prévoir du liquide ? Comment je le rentre dans la compta ?).
Calculer les frais en plus des livres et les inscrire dans sa comptabilité : stand, essence, goodies éventuels, et frais de l’intermédiaire si l’événement est organisé par une librairie.
Savoir faire le pitch de son livre de manière efficace afin de donner envie aux gens de le lire (il faut s’entraîner).
Essayer de ne pas être invisible tout en évitant d’être lourd si les gens ne sont pas intéressés (une frontière subtile… mais j’ai déjà fait plusieurs salons professionnels, ça devrait aller).
Faire la promotion de l’événement bien en avance pour prévenir ses lecteurs.
Vu comme ça, c’est sûr que l’expérience paraît tout de suite assez contraignante, et clairement, je n’ai pas très envie de m’infliger toute cette préparation juste pour ne pas laisser passer une opportunité. Et puis, vendre (ou du moins essayer) des bouquins en restant derrière son écran sans bouger de chez soi c’est plus facile, non ?
En tant qu’adepte du télétravail depuis toujours, je me dis que tout ce déploiement d’énergie pour un résultat très incertain, ce n’est vraiment pas pour moi, contrairement au marketing digital qui est un terrain de jeu bien plus vaste.
Puis j’ai écouté l’un des derniers épisodes du podcast de Joanna Penn, The Creative Penn (Selling Books In Person At Live Events With Mark Lefebvre), où on parle de rencontres, de connexion entre les gens plutôt que de vente, téléchargement, nombre d’impressions et ROI. Et c’est vrai qu’on commence tous à en avoir marre du tout virtuel, même moi des fois (je l’ai bien vu cet été).
Alors, participer l’an prochain au salon de son village d’enfance où tout le monde ou presque me connaît, est-ce que ce ne serait pas, au pire, une bonne occasion de voir des gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps et de leur faire découvrir mon livre ?
En plus, j’ai déjà plein d’idées de goodies (ah ! comment réfléchir à l’envers encore une fois).
Si vous voulez un retour d’expérience réel, n’hésitez pas à aller lire la newsletter d’
, qui a raconté son premier salon dans les Papiers Noirs à l’Encre Rouge.D’un salon à l’autre
Ce weekend, direction un autre événement littéraire avec le Festival Polars du Sud de Toulouse !
Je me suis fait un petit programme de dédicace avec :
David Joy, auteur américain qui vient de sortir Les deux visages du monde, qui fait partie de ma liste de cette rentrée littéraire.
Stuart Turton, qui a écrit deux romans que tout le monde me recommande et que je n’ai pas encore lus (c’est donc l’occasion !), L’étrange traversée du Saardam et Les Sept morts d’Evelyn Hardcastle.
Cédric Sire, auteur de thrillers bien connu des Toulousains, et qui vient de signer chez Albin Michel.
Julia Chapman, autrice de la série des Détectives du Yorkshire, des cosy mysteries qui me tentent beaucoup.
et j’espère en découvrir plein d’autres !
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
Pour avoir lu pas mal de témoignages d’auteurs, le déplacement à un salon est bien souvent plus coûteux que ce que tu toucheras en ventes de livres (auto-éditée ou pas). En revanche, tu as l’occasion de voir tes lecteurs en vrai, de récupérer des retours du public, de tenter de constituer un lectorat… Donc l’expérience peut être sympa à tester une fois, pour voir ton ressenti ! Merci pour le témoignage en tout cas 😊
Ps : Il est magnifique ce château
Je suis d'accord avec toi, ce n'est pas forcément rentable d'un point de vue financier, en revanche le contact avec les lecteurs potentiels a l'air génial. Ca doit entre un sacré coup de boost au moral ;)
Peut-être que de n'en prévoir un par an est plus gérable? Sans trop d'objectifs de vente pour ne pas se mettre la pression.
Bon, de mon côté je ne l'ai encore jamais fait, donc je me garderais bien de te donner trop de conseils.