Et si j'envoyais mon manuscrit à une maison d'édition ?
#26 - Dossier de soumission, maisons d'édition préférées... et les livres qui me tentent en cette rentrée littéraire.
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé.
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
Merci à vous, qui suivez mes aventures chaque semaine 🙂 et bonjour aux nouveaux venus !
Le dossier de soumission : un élément devenu crucial en édition traditionnelle
Si vous avez suivi mes aventures avec la formation d’écriture, vous savez qu’on a la possibilité de rendre le dossier de soumission de notre roman, et d’avoir le retour d’un éditeur (un vrai !).
C’est, à mon sens, le gros point fort de cette formation.
D’autant plus que notre correcteur est Dimitri Pawlowski, créateur des Éditions de L’Homme Sans Nom.
Mais pourquoi est-ce qu’on parle de dossier de soumission et pas simplement soumission de manuscrit ?
Fût un temps, il suffisait d’envoyer son manuscrit (imprimé et/ou par email), de faire un petit courrier avec ses coordonnées et alea jacta est.
Maintenant, de plus en plus de maisons d’édition demandent des informations supplémentaires, afin de déterminer si ça vaut le coup ou non de lire un manuscrit en entier. Parce qu’il faut bien le dire, elles sont toutes noyées sous les nouveaux manuscrits, et il faut bien qu’elles optimisent le peu de temps qu’elles ont.
Ces informations complémentaires constituent le fameux dossier de soumission.
Et là, vous allez me dire :
“Mais qu’est-ce qu’elle nous parle de dossier de soumission alors qu’elle veut publier en auto-édition ?”
Très bonne remarque !
C’est un excellent exercice qui nous permet de synthétiser, de relever les points forts du roman, et surtout, de se mettre dans la peau d’un éditeur. Est-ce que mon livre donne envie d’être lu, et donc publié ? Est-ce qu’il y a des choses à améliorer pour le rendre plus attractif ? Et ce type de questions, même si on est auto-édité, c’est quand même indispensable de se les poser.
Les éléments du dossier de soumission
En général, un dossier de soumission comporte les éléments suivants :
Éléments de présentation : pitch, thèmes, influences, mots-clés (top pour le marketing !!)
Biographie de l’auteur (ne pas oublier ses coordonnées !)
Synopsis : l’horreur ! Exercice très difficile (du moins c’est celui qui m’a posé le plus de problèmes)
Annexes facultatives : moodboards, citations, etc.
Manuscrit (dans mon cas, pour la formation, il s’agit des 7000 premiers mots)
L’écriture du pitch et du synopsis notamment est extrêmement formatrice.
Le pitch servira de base à la description de mon livre sur les différentes plateformes, et le synopsis reprend les éléments les plus importants du roman, ceux qu’on voudra mettre en valeur.
Alors, je ne vais pas vous donner absolument des exemples pour tout, parce que cela fait partie de l’enseignement de la formation, d’autant plus que mon dossier fait 24 pages, et surtout, il y a des spoilers dans tous les sens (dont le titre !).
Mais je vais vous mettre quelques images pour vous donner une idée de ce que j’ai fait et de l’atmosphère de mon livre.
Et si j’envoyais mon roman à un éditeur, ce serait lequel ?
C’est là que quand on le fait pour de vrai, il ne faut pas se planter.
Mes éditeurs préférés ne font (à 99%) que de la traduction :
Sonatine (Editis) : éditeurs français de RJ Ellory, SA Cosby, David Joy.
Gallmeister : éditeurs français de Craig Johnson et tous les auteurs américains du nature writing, et plein d’autres auteurs que j’adore.
Donc autant vous dire que ce n’est pas ces maison d’édition que je vais cibler.
Il faut plutôt que je regarde celles qui publient des auteurs français (la base) qui écrivent des romans similaires au mien.
C’est là que ça devient plus compliqué. Parce que mon modèle, ce sont les auteurs anglais auto-édités à succès (cf. l’article sur le top 10 Kindle au UK de la semaine dernière).
Et bien sûr, c’est difficile psychologiquement de comparer son livre à celui d’auteurs publiés (un de mes meilleurs moments de syndrome de l’imposteur).
Mais même si je ne vais jamais envoyer ce dossier de soumission, l’exercice est très intéressant pour une chose : le marketing (et oui, désolée, mais on y revient toujours).
Quand je vais publier mon livre (ça va forcément arriver un jour), je vais faire de la publicité (on en reparlera). Et quand on est un auteur inconnu, l’une des choses qui marche le mieux, c’est de dire que son livre est similaire à X ou Y, écrits par des auteurs que tout le monde connaît (“Si vous avez aimé X, vous adorerez ce roman”).
Le but est de rendre le nouveau familier.
Alors, allons-y, tentons une comparaison avec des romans français. Il faut que je recherche :
une série policière/thriller avec des policiers ou équivalents
qui se passe à l’étranger (au moins en partie)
qui évoque des sujets de société
Et là, il va falloir que je fouille dans ma mémoire et que je trouve des livres que j’ai lus (de préférence, et d’où l’importance de lire dans son genre) :
la série Lucia, de Bernard Minier (XO Éditions)
la série Emily Roy et Alexis Castells de Johana Gustawsson (Bragelonne)
la série islandaise de Ian Manook (Albin Michel)
la série groenlandaise de Mo Malø (La Martinière)
Bon, sauf que vous le voyez le petit souci ?
Ils sont tous publiés dans de “grandes” maisons d’édition.
Alors on fait comment ?
On tente bien sûr (comme au loto, 100% des gagnants ont tenté leur chance).
Et on élargit la recherche avec des maisons d’édition un peu plus petites, qui prennent des premiers romans.
Dans mon cas, je regarderais du côté de :
les Éditions du Rouergue (Rouergue Noir)
La Manufacture de Livres (Ian Manook encore, Gwenaël Bulteau)
les Éditions de l’Homme Sans Nom, qui n’ont pas peur de prendre des premiers romans, et qui ont une section policier
Et ainsi de suite, il existe de nombreuses maisons d’édition qui peuvent correspondre, et il faut vraiment faire un effort de recherche, sinon le dossier ne sera même pas ouvert.
Ah et j’oubliais, avant d’envoyer quoi que ce soit, il faut vérifier que la maison d’édition accepte la soumission de manuscrits…
J’aurai le retour sur mon dossier et le début de mon manuscrit d’ici deux mois, je vous raconterai ! Ce sera aussi l’occasion de faire le bilan de cette formation.
C’est encore la rentrée littéraire !
Je vous avais promis la semaine dernière que je vous donnerai la petite liste que je me suis concoctée pour la rentrée littéraire. Liste qui va d’ailleurs me durer un bon moment étant donné que je n’ai pas beaucoup de temps pour lire, mais l’espoir fait vivre.
Honnêtement, j’ai rarement vu un endroit avec une ambiance aussi particulière que Torcello en hiver. Il y a des airs de fin du monde sur cette île près de Venise (oui j’ai un truc avec les îles, je pense que je vais finir exilée sur l’une d’entre elles), surtout quand on sait que toute sa population a été décimée par la malaria à partir du 12e siècle.
Alors quand on me dit qu’un roman entier se passe à cet endroit, il faut absolument que je le lise.
Que serait la rentrée littéraire sans d’Amélie Nothomb ?
Certains s’en plaignent, mais moi j’adore la retrouver tous les ans, voir ses interviews et l’entendre parler, avec sa personnalité hors norme, sa culture infinie et sa profonde gentillesse.
Je suis très loin d’avoir lu tous ses livres, mais j’aime particulièrement ceux qui se passent au Japon, et j’ai lu celui-ci d’une traite.
J’avoue, je n’ai lu aucun de ses romans, il fallait donc remédier à cela.
Évidemment, c’est le côté polar qui a attiré mon attention, vu que l’intrigue débute par la découverte du corps d’un homme.
Yes ! Une autrice française qui écrit une histoire de shérif (femme en plus) aux USA. Je vais prendre des notes !
Une île, un manoir, des meurtres ?
Sur le papier, tout à l’air parfait, mais j’ai vu passer des retours très contrastés. J’ai lu Les sœurs de Montmorts il y a quelques mois et j’avais passé un bon moment.
Depuis un voyage en Caroline du Nord en mode road trip avec la BO du dernier des Mohicans à fond dans la voiture ( j’avais quinze ans, ça marque à cet âge-là, c’était il y a longtemps 😭), j’ai une passion pour les romans qui se passent dans les Appalaches.
J’adore Ron Rash (et son inoubliable Serena), le boss du genre, et il a d’ailleurs été le professeur de David Joy, donc tout s’explique.
J’ai lu il y a quelques années The Line that Held Us (Ce lien entre nous), et j’ai hâte de commencer celui-ci.
Attention, sujets difficiles (pauvreté, suprémacisme, meurtres évidemment), mais comme toujours chez cet auteur.
Et il vient à Toulouse pour le salon du polar début octobre ! Il va falloir que j’aille me faire dédicacer son livre 😁
Et vous, est-ce qu’il y a des romans en particulier que vous ne voulez pas rater en cette rentrée littéraire ?
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
Merci pour ce debrief hyper clair et pédagogue. Quand j’ai essayé de faire publier mon premier roman policier par une maison d’édition classique il y a 17 ans (oui oui le temps passe) je m’étais effectivement « contentée » d’un manuscript et d’une lettre d’introduction (personnalisée et aux petits oignons je précise). Je n’avais pas idée qu’aujourdhui les règles avaient autant changées.
Et depuis je m’autoedite donc je n’ai pas recreusé le sujet.
En attendant même sans avoir comme projet de se faire publier , la réflexion autour du pitch et synopsis est très utile pour mieux parler et vendre son roman. 🙏