Je choisis des maisons d'édition potentielles pour mon manuscrit
#37 - Ma sélection est volontairement restreinte et peut paraître ambitieuse, je vous explique pourquoi
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé. Et c’est bientôt la fin !
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
Merci à vous, qui suivez mes aventures chaque semaine 🙂 et bonjour aux nouveaux venus !
Dans la newsletter #35, je vous parlais de mon choix pas très logique (c’est mon côté ascendant balance ♎️ 🤣) de prévoir la sortie du premier tome de ma série policière en auto-édition, tout en l’envoyant à quelques maisons d’édition au cas où.
Ce n’est pas logique dans le sens où les deux démarches sont très différentes, avec des stratégies qui n’ont rien à voir, et surtout, qui se pénalisent entre elles (entre les délais qui ne correspondent pas et les maisons d’édition qui ne voudront pas d’un livre qui vient d’être auto-édité).
Pour choisir ceux qui auront l’honneur de mettre mon manuscrit à la poubelle alors que j’attendrai religieusement un signe de vie, je me suis appuyée sur des critères précis.
Ma maison d’édition idéale :
publie du polar français (la base) sous forme de séries
a les soumissions qui sont ouvertes 🤓
donne une réponse en moins de 6 mois, idéalement de 3 mois (plus difficile)
a plus de moyens que moi pour diffuser et communiquer sur mon livre (parce qu’en auto-édition, on peut faire de la promo toute l’année, sans forcément payer à chaque fois)
Si les deux premiers critères sont indispensables, les deux autres sont beaucoup plus subjectifs. En gros, pour trancher, je me suis posé la question suivante :
Pour quelles maisons d’édition est-ce que je laisse tomber mon projet d’auto-édition ?
Viser les étoiles
Comme a dit le père de la pensée positive et inspirateur de Donald Trump, Norman Vincent Peale :
Shoot for the moon. Even if you miss, you'll land among the stars.
(notez le souci scientifique de cette phrase, la lune est quand même plus proche de nous que les étoiles, je me demande si Trump l’a vu, enfin bref)
Alors je ne suis pas forcément une adepte de ce courant de pensée, chez moi c’est plutôt : hope for the best, prepare for the worst (et bien sûr, le fameux sur un malentendu…).
Mais plusieurs fois dans ma vie, j’ai tenté des trucs qui paraissaient hors d’atteinte (trop prestigieux, aucune chance, ils vont jamais me prendre), et parfois (pas tout le temps malheureusement 😅), c’est passé.

J’ai donc tout simplement sélectionné les meilleures maisons d’édition de France 😂 et pour chacune, je vous donne les informations qui ont déterminé mon choix. Pour la catégorie “auteurs de référence”, j’ai mis des auteurs francophones dont les livres sont globalement dans le même genre que les miens (enquêtes et/ou pays étranger et/ou série).
Albin Michel
Usine à best-sellers, tous genres confondus, avec, pour les plus connus : Stephen King, Jean-Christophe Grangé (la duologie qui sort en janvier à l’air 🤌), Maxime Chattam, Amélie Nothomb… Bref, on ne va pas les présenter.
Auteurs de référence : Ian Manook (cf. mon calendrier de l’Avent plus bas)
Documents demandés : manuscrit papier
Délai : 1 à 3 mois
Si je ne devais en choisir qu’une, ce serait celle-là. Après, rien ne dit que c’est la maison d’édition idéale quand on est de l’autre côté ! Mais bon, ça fait classe sur le CV.
Robert Laffont
Sa collection La Bête Noire regroupe les plus grands auteurs de polar et de thrillers.
Auteurs de référence : Antoine Renand
Documents demandés : alors c’est très bizarre, sur une page je vois que l’envoi est uniquement papier, puis si on cherche sur Google on tombe sur un formulaire de soumission en ligne. Dans le doute, je fais celui en ligne.
Délai : 3 mois
Michel Lafon
De très grosses têtes d’affiche comme Olivier Norek, forcément ça impressionne.
Auteurs de référence : Céline Denjean
Documents demandés : manuscrit, résumé et courte biographie par email
Délai : 3 mois
JC Lattès/Le Masque
Tout le monde connaît forcément les éditions du Masque, du moins tous ceux qui ont lu Agatha Christie. Les livres sont tellement reconnaissables avec le petit logo sur la couverture. Mythique !
Auteurs de référence : Nicolas Lebel
Documents demandés : manuscrit papier (encore)
Délai : pas de délai
Du coup, j’hésite quand même à envoyer mon manuscrit chez eux, ça coûte cher la tentative pour risquer de ne pas être du tout dans les délais. En plus, ils ont quand même peu d’auteurs français comparés à la traduction. Je pense que je vais favoriser les envois électroniques.
Édit alors que la newsletter est déjà programmée : je vais plutôt envoyer mon manuscrit chez Calmann Lévy Noir (soumission par email, réponse sous 3 mois), maison de Johana Gustawsson, Niko Tackian et Jérôme Loubry entre autres auteurs de référence.
XO éditions
Auteurs de référence : Bernard Minier, Christian Jacq (série policière inspecteur Higgins), Nicolas Beuglet
Documents demandés : manuscrit sous PDF ou Word à soumettre via formulaire en ligne, à accompagner d’un synopsis (obligatoire), une biographie et une bibliographie
Délai : minimum 6 mois
Le délai est trop long, mais au moins c’est une soumission électronique, ça ne coûte rien d’essayer. Et ils publient des séries policières.
Rouergue noir (Actes Sud)
Maison de Peter May, l’un de mes auteurs écossais préférés de tous les temps. C’est un signe !
Auteurs de référence : contrairement à ses petits camarades au-dessus, il y a de nombreux romans policiers écrits par des femmes, et pas mal de premiers romans !
Documents demandés : manuscrit papier
Délai : 3 mois
Encore un envoi papier, mais le délai est plus que raisonnable, et ils ont de nombreux primo romanciers, on tente !
Les petits nouveaux
Pas si nouveaux que ça en fait.
HarperCollins Noir
Depuis quelques années, je vois de plus en plus cette maison d’édition proposer des romans français, alors qu’on ne voyait auparavant que des traductions. En effet, ils ont ouvert une branche en France, alors regardons de plus près les conditions.
Auteurs de référence : Nicolas Druard, Pétronille Rostagnat, Claire Favan, Cédric Sire… la liste est longue (ahah en regardant le catalogue je suis tombée sur l’image que j’ai utilisée pour la couverture de ma nouvelle… comme quoi je ne suis pas trop à côté de la plaque 🤣) !
Documents demandés : remplir un formulaire en ligne avec synopsis, manuscrit en PDF ou Word, biographie et bibliographie éventuelle
Délai : non indiqué
À noter : ils passent par la plateforme Librinova pour la soumission de manuscrit (voir ci-dessous).
La maison d’édition qui me plairait vraiment
Les Éditions de l’Homme Sans Nom
Comme je vous l’ai dit plusieurs fois, c’est l’éditeur de cette maison d’édition qui intervient dans la formation d’écriture Licares. Non seulement il est extrêmement bon, mais c’est aussi une personne adorable qui donne d’excellents conseils. Et si vous faites une petite recherche sur les réseaux, tous les auteurs de sa maison d’édition sont ravis d’y être. Que des bons points donc.
Étant donné qu’il y a une collection pour le polar, ce serait logique que j’envoie mon manuscrit là-bas, étant donné que les soumissions viennent d’ouvrir, et ce jusqu’à fin janvier.
Auteurs de référence : Oren Miller
Documents demandés : dossier de soumission complet (manuscrit, synopsis, éléments de présentation)
Délai : 6 mois grand minimum après la fin des soumissions qui est fin janvier
Sauf qu’il y a un petit souci.
Cette maison d’édition, qui en plus d’être géniale sur tous les points, accepte AUSSI les auto-édités. Mais à une condition : de promettre qu’on ne va pas sortir son livre en auto-édition avant les 6 mois qui suivent la fin de la soumission des manuscrits, qui est fin janvier.
Cela veut dire, pas de publication avant… fin juillet. Et si je peux attendre jusqu’à fin mai des réponses de maisons d’édition, je n’attendrai pas l’été. Août, c’est déjà c’est pas forcément top pour un lancement, et en plus j’aurai déjà pas mal investi dans mon projet, et à un moment j’ai envie de voir ce que ça donne !
Encore, s’il n’y avait que ce point à considérer. Mais il y a un autre sujet. C’est l’éditeur uniquement qui lit les manuscrits, il n’y a pas de comité de lecture. Les soumissions ont ouvert le 4 décembre, et ils en sont à plus de 200 manuscrits envoyés. Comme je ne compte pas terminer le mien avant mi-janvier (date de l’envoi à la correctrice), je serai donc dans les derniers. Clairement, ça va être compliqué d’avoir une réponse avant l’été au vu de la concurrence.
Je leur ai demandé directement si c’était vraiment grave d’avoir mon livre auto-publié depuis au moins deux mois, et la réponse m’a vraiment fait réfléchir : c’est difficile pour un éditeur de rater le lancement d’un livre, parce que quand il va le récupérer la nouveauté se sera fanée, et les ventes risquent d’être moins bonnes.
Je trouve cette réflexion très juste. Eux aussi ils ont une entreprise à faire tourner !
Alors ce ne sera pas pour cette fois ! Mais j’ai une petite idée de roman one-shot qui pourrait peut-être convenir un jour, sait-on jamais (encore faut-il l’écrire 😅 et qu’il soit publiable 🤐).
Et les autres maisons d’édition ?
J’ai regardé d’autres maisons d’édition plus petites, mais au bout d’un moment, je me suis arrêtée. Si j’ai choisi l’auto-édition à la base, c’est justement parce que je pense que je peux y arriver mieux toute seule étant donné qu’aucune grande maison d’édition ne va me prendre (premier roman, série, concurrence, aucune chance, tout ça tout ça).
Et je dis cela sans condescendance ni prétention, c’est juste qu’avec mon expérience en marketing, je me sens capable de gérer toute la partie publicité et promotion. Alors peut-être que le résultat sera ridicule, hein, mais au moins je ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même. Et peut-être que je ne serais jamais invitée nulle part, mais bon, au moins je garde mes droits et je peux continuer à faire ce que je veux avec mon livre.
Il y a aussi un autre souci, et là, c’est un peu différent.
Cela n’aura échappé à personne que les temps sont durs pour les petites entreprises, dans le milieu du livre en particulier. Il ne se passe pas une semaine sans que je voie sur les réseaux sociaux une maison d’édition fermer.
Ce que je vais dire peut sembler terrible, mais bon, c’est mon côté “entreprise” qui prend le dessus. Quand je ne connais pas une société, je vais fouiner un peu sur Internet (societe.com et Pappers sont mes amis, iykyk).
Et donc il y avait bien une petite maison d’édition assez récente à qui j’aurais bien envoyé mon manuscrit, mais quand on voit les chiffres, on se dit que ça va être compliqué pour son avenir, même avec un gros investisseur derrière.
Je sais, je sais, ça fait vraiment cynique de réfléchir comme cela parce que :
ça fait partir du principe que notre texte va être accepté, ce qui, on n’est bien d’accord, n’est pas ce que je prétends
et en plus c’est pas sympa de se dire que la maison d’édition va faille faillite.
Mais je pense que personne n’a envie de se lancer dans un projet qui nous a fait suer depuis tant de temps sans un minimum de garanties.
Et quitte à avoir des garanties, je préfère miser sur moi-même 😅
Faut-il passer par une plateforme de mise en relation pour envoyer son manuscrit ?
Il existe des services payants qui permettent de soumettre son manuscrit à tout un tas de maisons d’édition.
Chez Librinova on a l’option trouver un éditeur , et on a globalement la même chose, présentée différemment dans les services aux auteurs chez Edith & Nous.
Ceci n’engage que moi, mais quand cette possibilité existe, il vaut mieux soumettre son manuscrit directement à chaque maison d’édition, selon leurs modalités. Je ne crois pas du tout aux versions payantes de ces plateformes de mise en relation, mais je me trompe peut-être !
Après, tant que c’est gratuit, pourquoi pas ? Mais à nous les spams culpabilisants et plus ou moins bien ciblés dans les boîtes mail (si vous n’achetez pas ce service MAINTENANT, votre ROMANCE ne sera JAMAIS LUE AHAHAH).
Pour conclure
Si on résume : si j’envoie mon manuscrit à tout le monde la première semaine de janvier et que j’attends, allez 4 mois pour être large, je reste dans mes délais pour l’auto-édition, étant donné qu’il va y avoir la correction entre temps.
Bien évidemment, je vous tiens au courant si j’ai des nouvelles, qu’elles soient bonnes, mauvaises, ou inexistantes (pas de tabous ici) 🤣
Calendrier de l’Avent du Crime, édition 2024
Pour finir, et c’est de saison, je partage avec vous (et mes abonnés Instagram) mes romans policiers préférés lus en 2024 sous la forme d’un calendrier de l’Avent, avec un livre par jour jusqu’au 24 🎄
07/12 : Dernière récolte, Attica Locke
J’ai beaucoup aimé ce roman noir qui se passe dans une ancienne plantation de Louisiane devenue musée et lieu de réception. Un corps est découvert et c’est toute l’histoire du domaine et de ses descendants qui s’invite dans l’enquête.
Pas mal du tout !
08/12 : L’heure bleue, Paula Hawkins
Allez, avouez, les British vous ont manqué dans cette sélection très anglo-saxonne (pour le moment). Aujourd’hui, direction une petite île privée quelque part en Écosse avec un roman que j’ai découvert récemment (en audio) et dont j’ai adoré l’atmosphère.
09/12 : A Long Time Dead, JM Dalgliesh
Pour le 9e jour du Calendrier de l’Avent du Crime, une nouvelle série d’un auteur anglais auto-édité (oh quelle surprise) que j’aime beaucoup, JM Dalgliesh.
Cette fois, il nous emmène sur l’île de Skye avec l’inspecteur Duncan McAdam, qui revient sur ses terres d’origine pour enquêter sur la mort d’une jeune fille disparue 20 ans plus tôt.
J’avais dit que j’arrêtais de lire les livres de Camilla Läckberg parce que j’avais été déçue par sa série avec le mentaliste et les deux derniers tomes avec Erica Falck (l’impression de lire les aventures des Desperate Housewives). Mais quand celui-ci est sorti, je me suis dit que j’allais lui donner une dernière chance et bien m’en a pris, parce que ce tome est le meilleur depuis bien longtemps !
11/12 : Qaanaaq, Mo Malø
J’ai découvert Mo Malø (que je n’avais encore jamais lu alors que je le vois partout) cet été pendant mes vacances en Bretagne (son pseudo d'inspiration breto-scandinave m’a tapé dans l'œil dans la librairie) et j’ai dévoré plusieurs tomes de sa série policière groenlandaise.
12/12 : Heimaey, Ian Manook
Dans la case 12 du Calendrier de l’Avent du Crime, encore un auteur français que je ne connaissais pas avant cette année 😬 mais l’avantage, c’est qu’entre lui et Mo Malø, j’ai de quoi faire maintenant !!
Je suis fascinée par l’Islande, et j’ai failli y aller en 2020… mauvais timing avec le Covid, mais j’espère pouvoir organiser ça pour l’année prochaine 🤞
En attendant, rien de tel qu’une bonne enquête pour voyager avant l’heure !
En ce vendredi 13 du Calendrier de l’Avent du Crime, mon premier roman d’Oren Miller, aka Lucie Castel, autrice multigenre et co-fondatrice de Licares, l’école d’écriture que j’ai suivie cette année.
Des morts inexpliquées et apparemment sans aucun lien, un coupable tout désigné, VENISE (je sais, je parle toujours des polars du nord, mais j’ai un amour inconditionnel pour Venise, qui est au nord de l’Italie si on réfléchit bien), et surtout, une plume très vive avec une touche d’humour, comme je les aime.
J’ai adoré !
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
Je partage tout à fait ton point de vue, c’est normal de vérifier la viabilité d’une maison avant de s’y risquer… un de mes amis avait envoyé son manuscrit à une petite ME, il a été pris, publié, et la maison a fermé quelques mois après…
Concernant la question de la promotion, c’est autre chose à mon avis. Même si la maison est importante et fait de la promo efficacement, les actions marketing de l’auteur sont toujours souhaitables et souhaitées.
Dans ma ME, il y a une personne qui s’occupe uniquement de la com, on a travaillé en binôme au moment du lancement du roman, les réseaux respectifs se complètent et s’ajoutent.
Par ailleurs, dans les grosses maisons, le budget com est consacré aux têtes d’affiche, pas aux petits nouveaux (pas toujours vrai, mais presque).
Bonne chance en tout cas !
« Pour choisir ceux qui auront l’honneur de mettre mon manuscrit à la poubelle alors que j’attendrai religieusement un signe de vie, je me suis appuyée sur des critères précis. » 😅😅
Plein de force !!