Les 5 romans qui m’ont donné envie d’écrire
#04 - Et dans la liste, il n'y a pas que des polars ! Il y a même un prix Goncourt
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé.
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
On arrive à l’écriture par la lecture
Si on veut écrire de la fiction, c’est parce qu’on aime en lire.
Et si on veut écrire des romans policiers, c’est parce qu’on a lu tout Agatha Christie quand on était petit.
Bon, il existe certainement des exceptions, mais l’histoire commence souvent de cette manière. N’étant pas une exception, j’ai commencé mon obsession pour le roman policier avec Hercule Poirot et Miss Marple. Puis je suis passée à P.D. James avec les enquêtes d’Adam Dalgliesh, et à Elizabeth George et les premiers tomes de sa longue série Thomas Lynley.
Et c’est là que tout a commencé.
La semaine dernière, nous avons vu des livres pour apprendre à écrire de la fiction. Aujourd’hui, on passe en revue les romans qui, à mes yeux, illustrent la théorie à la perfection.
1. La série Thomas Lynley, Elizabeth George
La semaine dernière, je vous ai cité deux livres d’écriture créative d’Elizabeth George. C’est donc par elle qu’on commence aujourd’hui, avec sa série à succès qui met en scène Thomas Lynley, inspecteur à Scotland Yard.
Elizabeth George, qui est Américaine, décrit de façon magistrale l’Angleterre, ses classes sociales, et ses problèmes. À tel point que bon nombre d’Anglais pensent qu’elle vient de chez eux !
Les personnages, les lieux, les sujets de société, les intrigues secondaires qui lient tous les tomes de la série sont remarquablement traités. C’est elle qui m’a donné envie d’écrire une série.
2. La série Cormoran Strike, Robert Galbraith
Faut-il encore présenter Robert Galbraith, aka J.K. Rowling ?
Je n’ai jamais lu (et ne lirai jamais) Harry Potter, donc je ne peux pas vous dire si j’aime son style ou non. Mais la série Cormoran Strike est à mes yeux, une masterclass du genre.
Cormoran Strike est un ancien militaire (il a perdu une jambe à la guerre) reconverti en détective privé. Il travaille avec Robin Ellacott dans son agence londonienne et à eux deux ils résolvent tout un tas d’enquêtes en essayant chacun d’avoir une vie privée. A priori, rien de très original vous allez me dire.
Mais alors, quelle maîtrise dans la création des intrigues, dans la psychologie des personnages, et quel art du suspense ! Le dernier tome fait presque neuf cents pages, et impossible de lâcher le livre jusqu’à la dernière. Et maintenant il faut attendre le prochain, et c’est ça le véritable drame du lecteur.
3. Le Talentueux M. Ripley, Patricia Highsmith
Tom Ripley, un jeune homme talentueux, mais socialement maladroit est engagé par un riche homme d'affaires, M. Greenleaf, pour se rendre en Italie et persuader son fils, Dickie, de rentrer aux États-Unis. Tom s'éprend du style de vie luxueux de Dickie et commence à se faire passer pour lui, et évidemment, ça tourne mal.
Un classique du thriller psychologique écrit en 1955, qui nous offre un personnage extraordinaire et fascinant, l’archétype du tueur caméléon (et un bon filon pour le cinéma avec deux excellents films, Plein Soleil et Le Talentueux Mr. Ripley).
4. Le Roi des Aulnes, Michel Tournier
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ? C'est le père avec son enfant. Il serre le jeune garçon dans ses bras. Il le tient au chaud, il le protège.
Le Roi des Aulnes, Goethe
On est loin, très loin du polar.
Avec pour titre un poème ambigu de Goethe (que j’adore) sur un monstre qui enlève et tue les petits enfants, Michel Tournier nous offre une réécriture du mythe de l’ogre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Abel Tiffauges (rien que le nom… un hybride entre la Bible et Gilles de Rais le Barbe-Bleue originel) trouve dans le nazisme un cadre presque idéal d’assouvissement et d’épanouissement de penchants douteux et dangereux qu’il a pour les enfants, penchants qu’il arrive à sublimer jusqu’au sacrifice.
Prix Goncourt en 1970, ce livre a tellement de niveaux de lecture qu’il en devient unique en son genre. Roman historique, conte, récit mythologique, biblique, psychanalytique ou encore métaphorique, il est tout à la fois.
Une écriture qui est d’autant plus belle qu’elle met parfois mal à l’aise. Une sorte d’idéal vers lequel on voudrait tendre (et bonne chance à tous).
5. Le Maître des illusions, Donna Tartt
Comment résumer l’intrigue…
Un groupe d’étudiants en grec ancien tue une personne par accident au cours d’une bacchanale inspirée par leur professeur, et assassine un camarade qui veut les dénoncer.
Voilà. The end.
Certes, l’intrigue est originale. Mais c’est la manière dont elle nous est révélée qui est remarquable. Le livre commence par la révélation de l’assassinat (aucun spoiler dans mon résumé donc). Puis l’histoire nous est racontée depuis le début, et l’arrivée du protagoniste à l’université. L’atmosphère du roman, cette petite université fictive de Nouvelle-Angleterre au milieu de l’hiver, cette communauté de freaks qui s’ostracise volontairement du reste du monde afin de s’élever intellectuellement et spirituellement. Ce désir presque malsain du personnage principal d’appartenir à une élite qui le fascine et dont il ne pourrait être plus éloigné. Et la déception, terrible, au bout du chemin.
Personne n’écrit la déception comme Donna Tartt (si, après ce livre, vous en redemandez, lisez Le Chardonneret, son dernier roman).
S’il y a un point commun entre tous ces romans, c’est qu’ils nous font rencontrer des personnages inoubliables. Ce sont eux qu’on retient, bien plus que les intrigues.
Si vous voulez d’autres idées de lecture, j’ai fait une sorte de top 24 de mes romans policiers préférés en décembre dernier sur mon site internet.
Et vous, quels sont les romans qui vous ont le plus marqués ?
Lu, vu, entendu
Chaque semaine, je vous fais un petit récapitulatif de ce qui m’a interpellée ou que j’ai trouvé intéressant. Je vous donne aussi ma liste de lecture, qui n’est pas uniquement composée de polars.
Podcasts
Cette semaine, j’ai surtout écouté des podcasts, et j’en ai retenu trois.
Devenir écrivain, #181 : 5 choses à savoir sur l’auto-édition
Lucie Castel nous parle sans langue de bois des challenges de l’auto-édition. Ses conseils sont à bien garder en tête quand on choisit cette option. Je vous les résume ici.
Il faut avoir un esprit d’entrepreneur et avoir envie de tester des choses
Le succès n’arrive pas avec le premier roman (et le meilleur marketing pour un livre, c’est de publier le suivant !)
Ce n’est pas obligatoire d’être présent sur les réseaux sociaux pour vendre son livre, mais ne pas y être, c’est se priver d’un canal de vente
C’est très compliqué de se lancer dans l’auto-édition quand on n’a aucune compétence en informatique
C’est difficile de publier un livre avec un budget de 0 euro
J’ai évoqué ces deux derniers sujets dans la newsletter #2 : j’ai choisi d’écrire une série policière en auto-édition.
Devenir écrivain, #182 : 7 conseils d’auteur après 14 romans publiés
Toujours dans le même podcast, une nouvelle série de conseils que je trouve très utiles.
Effectuer un bon travail préparatoire avant de se lancer dans la rédaction (effectivement, cela permet de gagner énormément de temps)
Les arcs narratifs du personnage sont essentiels : on entre dans l’histoire à travers les personnages
Hiérarchiser les enjeux, avoir des pics de tension narrative (pas de tension narrative, pas d’intrigue)
Planifier ses sessions d’écriture pour être plus efficace (c’est LE point compliqué pour moi, mais j’y travaille)
Déterminer une plage horaire non négociable réservée à l’écriture
Se rappeler qu’il va y avoir des hauts et des bas, un jour on va adorer ce qu’on fait, le lendemain on va être au fond du trou (been there, done that)
Écrire, c’est un vrai métier
Bref, si ce n’est pas déjà fait, abonnez-vous à Devenir écrivain !
L’académie du frisson : Radar polar de février
Dans cet épisode, un récapitulatif des sorties livres, films et séries de février, pour les amateurs de polars bien évidemment.
Le livre de février qui me fait envie : La Colère d’Izanagi, de Cyril Carrère.
Livres & Livres audio
Suite à l’émission de France Inter sur Julia Malye dont j’ai parlé la semaine dernière, j’ai commencé son roman historique La Louisiane. C’est un pavé, donc je ne l’ai pas encore terminé, mais je suis fan. On suit le destin de trois femmes dans les années 1720, de la traversée de l’Atlantique à leur installation aux Amériques. C’est dur, mais on est totalement immergé dans l’ambiance des premiers colons.
C’est mon premier roman de cet auteur, et c’est une belle surprise ! Je compte bien lire les autres. Je l’ai presque terminé et j’attends la fin avec impatience parce qu’il paraît qu’elle vaut le détour.
La semaine dernière, Amélie de Papiers noirs à l’encre rouge a mentionné en commentaire le livre de Franck Thilliez, Le Plaisir de la peur, qui parle de son métier d’écrivain. J’ai vu que dans la même collection, Bernard Minier, dont je suis fan, avait aussi publié quelque chose. Ni une ni deux, je me suis procuré les deux (plus celui de Michel Bussi, La Fabrique du suspense).
Je viens de terminer celui de Bernard Minier, quelle lecture stimulante ! J’ai eu le plaisir de retrouver pas mal de conseils d’Elizabeth George ❤️ ainsi que tous mes écrivains préférés en exemple (Henning Mankell, Jo Nesbø, Val McDermid, Michel Tournier, Patricia Highsmith…).
À lire quand on a un petit coup de mou, pour repartir du bon pied.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
J'adore PD James et Patricia Highsmith. Merci pour les autres recommandations (y compris le Roi des Aulnes qu'à ma grande honte j'avoue ne jamais avoir lu).