La relecture de l'enfer : quand vais-je en voir le bout ?
#33 - La bataille du moi passé qui a écrit n'importe quoi vs le moi présent qui corrige ; que lire en ce temps d'élections américaines même si c'est fini
Bienvenue dans la newsletter Profession écrivain
Qui suis-je ?
Pour ceux qui n’ont pas lu la section à propos sur le site, EY Tell est le pseudo que j’ai choisi pour lancer ma première série policière.
Grâce à une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans la vie, j’ai une année pour me consacrer entièrement à l’écriture. Un an, c’est à la fois très long et très court.
Le décompte est lancé. Et c’est bientôt la fin !
Vous venez avec moi ?
Où est-ce qu’on peut me trouver ?
En parallèle de cette newsletter, j’ai commencé un blog et des réseaux sociaux avec mon compte d’auteur il y a peu, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Mon blog : où je parle des romans policiers des autres en attendant de parler du mien (procrastination niveau 1)
Instagram : où j’essaie d’être influenceuse Bookstagram en attendant d’être une autrice publiée (procrastination niveau 2)
Threads : où je partage des liens et des infos en rapport avec l’écriture (procrastination niveau expert)
Merci à vous, qui suivez mes aventures chaque semaine 🙂 et bonjour aux nouveaux venus !
J’ai encore raté ma deadline
Vous vous souvenez quand j’ai dit :
J’adore la réécriture
Newsletter #25
Et bien, là tout de suite, je suis à deux doigts de revenir sur ces mots.
Quand faut-il s’arrêter de relire ?
La règle du good enough
Dans la formation pour éviter le perfectionnisme négatif, on nous dit deux choses :
Notre premier roman a zéro chance d’avoir le Goncourt (ou le Renaudot, ou le Fémina, ou un autre, c’est de saison). Ok on le sait, mais au fond de nous, on a tous l’espoir, hein ?
Il faut viser le 14/20. Ce qui est bien, mais pas top1. C’est un peu pareil que de se dire que le mieux est l’ennemi du bien, ou done is better than perfect, etc.
On va s’améliorer avec le temps, alors passons le plus rapidement possible au livre numéro 2.
Passer son temps à réécrire, c’est un vrai risque. Alors je ne dis pas que j’en suis là, parce que dans mon cas, la deuxième moitié de mon manuscrit demande objectivement plus de travail que la première (cf. la liste de mes pires erreurs ci-dessous). Mais au bout d’un moment, il ne faut pas tomber dans la réécriture obsessionnelle.
La relecture infinie, une autre forme de procrastination ?
Procrastination, syndrome de l’imposteur, perfectionnisme…
Notre plus grand ennemi dans l’écriture, ce n’est ni le marché du livre, ni la concurrence, ni les méchantes maisons d’édition ou les téléchargements illégaux, mais bien notre cerveau.
La relecture, c’est vraiment de super moments, on passe de la fierté (purée, pas mal ce chapitre !) au désespoir le plus total (non, mais c’est pas possible d’avoir écrit ça) et j’avoue, c’est assez fatiguant, surtout sur la fin où on ne voit plus que les erreurs.
Alors je n’ai pas de solution psychologique pour nous aider à passer ce moment sans devenir fous, mais j’ai une arme secrète.
Ma solution pour stopper la relecture infernale
À la question, “Quand faut-il s’arrêter de relire ?”, j’ai une solution radicale : réserver son créneau de correction et payer un acompte.
J’ai trouvé ma correctrice il y a deux semaines, celle avec qui je voulais absolument travailler, par chance, a eu une place qui s’est libérée. J’ai signé le devis et réservé ma place. Y’a plus le choix là, quoi qu’il arrive, il faut que je lui rende mon manuscrit, revu après bêta-lecture, en janvier, sinon je perds mon créneau et mes sous.
La contrainte extérieure reste ce qui marche le mieux pour terminer un projet (du moins pour moi).
Best of des pires erreurs relevées pendant la relecture
Rions un peu avec la relecture, qui dans mon cas, il faut bien le dire, est plus une réécriture qu’autre chose.
J’avais fait un post sur Instagram avec les plus grosses erreurs relevées :
Au bout des deux tiers du roman, je me rends compte que mon shérif adjoint a le même nom de famille que celui d’une victime…
Un chapitre s’arrête au milieu d’une phrase (j’ai dû être interrompue par mon chat probablement).
J’écris pas mal de notes pendant le premier jet (j’utilise Scrivener et le logiciel permet d’ajouter plein d’informations à son texte, c’est très pratique), mais certaines sont juste incompréhensibles.
Les personnages parlent d’un truc qui arrive 4 chapitres plus tard.
J’ai oublié de rédiger l’un des chapitres les plus importants du livre : quand les enquêteurs établissent le profil du tueur. Heureusement, j’avais laissé pas mal de notes, c’est peut-être pour ça que j’ai cru que je l’avais écrit.
Mais depuis, j’ai eu le temps d’en trouver d’autres du même niveau :
Certains chapitres sont rédigés au passé (j’écris au présent).
Plus on arrive vers la fin, et plus mon cerveau montre des signes de démence sénile précoce : les transitions entre les scènes sont devenues optionnelles, on passe d’un lieu à l’autre sans aucune explication, les gens qui se vouvoyaient se tutoient et inversement (c’est quand même mieux l’anglais pour ça).
Bref, j’ai encore du boulot.
Nouvelle deadline : finir le 16 novembre, le jour de mon anniversaire !
Ce qui me permet d’atteindre plusieurs objectifs :
J’aurais l’impression de m’offrir un super cadeau 🎁
Vous savez désormais que ce jour-là, c’est mon anniversaire 😏
Mes bêta-lecteurs n’auront pas le cœur de m’en vouloir pour mon retard 😁
Lu, vu, entendu
Alors cette semaine j’ai commencé le livre que vous avez choisi pour moi pour mon sondage d’Halloween !
Pour rappel, on avait le choix entre :
Vindicta, Cédric Sire
L’île, Jérôme Loubry
Cinabre, Nicolas Druart
Et alors il s’est passé un truc trop drôle, c’est que quand j’ai compté les votes (entre Instagram, mes messages privés et la newsletter), il se trouve qu’ils sont tous arrivés à égalité ! 😂
Et il n’y a pas eu de fraude, je jure, j’ai recompté les votes.
Du coup, j’ai décidé de manière unilatérale (et quasi dictatoriale) de commencer par :
C’est un très gros pavé, mais qui se lit rapidement, avec le côté très page-turner du thriller. Le seul souci, c’est qu’il se passe à Toulouse, et moi je préfère voyager loin dans mes lectures. Je le savais avant de lire hein, mais maintenant j’en suis encore plus sûre.
En audio cette semaine, une nouvelle sortie avec le dernier polar de Paula Hawkins, qui a écrit le bestseller La fille du train, que j’avais beaucoup aimé à l’époque.
Là pour le coup on est sur une île en Écosse, au niveau du lieu on est bons. Je l’ai presque terminé, mais je le trouve un peu longuet, j’espère qu’il va y avoir un bon rebondissement à la fin.
J’espère juste que je ne serais pas autant déçue que par mon dernier livre audio, La femme de ménage, que j’ai trouvé très très long dans la première moitié, avec des personnages féminins insupportables et caricaturaux dignes d’un téléfilm de la 6 (pas taper), et un rebondissement final qui défie toutes les règles du vraisemblable (sérieusement ?).
Spécial élections américaines
Bon, c’est (enfin) terminé, je fais un syndrome post-traumatique suite à une surexposition aux tarés sur X/Twitter (il y a de quoi faire une dépression à surfer sur ce réseau social), mais tous les quatre ans j’aime bien suivre les élections américaines qui donnent lieu à des reportages très intéressants.
Je suis particulièrement fan de ceux qui nous amènent dans les endroits moins connus et qui donnent la parole à des gens qu’on ne voit pas souvent. Il y a même un jour où j’ai eu la surprise de voir des personnages de mon roman à la télé (ou du moins leurs enfants étant donné que mon histoire se passe en 1999) : les immigrés d’Amérique du Sud qui travaillent dans les abattoirs de l’Iowa.
Un jour peut-être que je vous raconterai comment je me suis retrouvée embrigadée par hasard dans la campagne du candidat de Georges W. Bush dans l’Illinois en l’an 2000, je n’avais pas encore 18 ans, j’étais aux États-Unis depuis quatre mois et je n’ai rien compris à ce qui se passait.
Bref, mes lectures cette année sur ce sujet ont été assez limitées (et plutôt orientées, il faut bien le reconnaître), mais en attendant le prochain livre sur Trump, je vais lire celui que j’ai dans ma PAL depuis 2018 : Fear: Trump in the White House, de Bob Woodward (le journaliste avec Carl Bernstein à l’origine du Watergate qui a fait tomber Nixon).
Dans ma liste ces derniers jours, pas mal de magazines, et un livre/podcast :
Society, hors-série sur les élections
Tous les numéros du New Yorker ces dernières semaines (et les prochaines !)
États-Unis, anatomie d’une démocratie, Thomas Snégaroff, Romain Huret et al. Version livre ou version podcast
Comment est-ce qu’on en arrive là où on en est ? Ce livre/podcast permet de se rendre compte que Trump, qui qu’on en pense, ne vient pas de nulle part.
Je vous laisse avec ce qui restera comme le moment le plus drôle de cette campagne terrifiante :
Et vous, que lisez-vous cette semaine ?
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal) !
Je vous souhaite de bonnes lectures, d’avoir le temps d’écrire, et je vous dis à la semaine prochaine !
N’hésitez pas à partager ce post si le cœur vous en dit 🙂
La Cité de la peur, vous aviez reconnu ?
C'est vrai que ça peut rendre fou ces relectures :) Perso, je suis en train de tester une autre méthode : faire les grosses corrections dès la fin de chaque chapitre (les miens sont plutôt longs). Ça peut sembler plus chronophage, mais ça évite la galère d'une grand révision...
C’est très difficile de s’en tenir au 14/20 quand on est perfectionniste… mais C’est probablement la bonne approche pour finir par un jour accepter de lâcher son manuscrit ! Force pour la dernière ligne droite 🏃♀️